Implantée sur une position dominant le centre bourg, l’église, dédiée à saint Blaise, s’oriente le long d’un axe qui coïncide avec celui d’un des côtés de la place Fanny Geneste. Un escalier permet l’accès au clocher-porche, véritable figure de proue avec sa flèche octogonale à tuiles vernissées, visible à des kilomètres à la ronde. Cantonné de deux tourelles octogonales, celui-ci masque la partie centrale du mur ouest, aveugle. L’église est percée de baies géminées, tant dans les deux premières travées de la nef que contre les pignons des chapelles latérales, formant bras d’une croix latine. Deux sacristies en appentis sont greffées de part et d’autre de la travée droite du chœur qui s’achève par une abside en hémicycle, percée de trois baies.
Précédée d’un perron à six marches, la porte d’entrée est ornée d’un encadrement à ressauts moulurés rentrants, en pierre de taille. Elle est couverte d’un linteau surmonté d’un arc brisé, qui délimitent un tympan. Celui-ci est orné d’une verrière figurant, à l’intérieur d’un triangle délimité par un galon, une croix rayonnante se détachant sur un cercle. Passé le porche, les larges volumes intérieurs de la nef à deux travées, de la croisée et des chapelles, sont couverts de voûtes d’arête s’étirant presque en pendentif. Leurs fines nervures retombent sur des colonnes dégagées adossées à des consoles murales supportant aussi de très épais arcs formerets. Au final, le style architectural n’emprunte au vocabulaire néogothique que l’arc brisé, bien plus prononcé à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Le modèle de l’église à clocher-porche avec tourelles latérales se retrouve plus fréquemment dans les églises de même période du sud-Isère, comme par exemple à Monteynard, Saint-Pierre-de-Méarotz, La Salette ou Valjouffrey.

Historique :

A Vignieu, une première église sous le patronage de Saint-Chef est mentionnée dès 893. Un prieuré est aussi cité au pouillé de 1375. L’église de l’Ancien Régime nous reste très mal connue. Sur le plan cadastral napoléonien, elle semblait être composée d’une longue nef, greffée de chapelles de part et d’autre de sa partie orientale, précédant une abside en hémicycle. Des souscriptions pour sa reconstruction sont lancées dès 1869 ; les plans et le devis sont dressés par Etienne-Louis Journoud, architecte diocésain de l’Ain, le 19 Juillet 1873, pour une dépense totale de près de 40.000 francs (démolition de l’ancienne église comprise, mais clocher ajourné). Elle est construite entre 1877 et 1879. Le nouveau clocher (l’ancien reste momentanément en fonction) ne sera construit qu’en 1888 sur les plans de l’architecte Chamberot, pour une somme totale de 12.400 francs.