Bienvenue à Parmilieu, village situé au nord des Balcons du Dauphiné.
Si l’histoire de cette commune est intimement liée à l’exploitation de la pierre, sans doute, le sait-on moins, c’est aussi un village où ont séjourné de nombreux écrivains.
Il est important de souligner tout d’abord que la présence de sites de peuplements gallo-romains y a été attestée ainsi que des traces archéologiques datant de l’âge de bronze. Ces signes montrent à l’évidence la permanence de sociétés humaines à Parmilieu depuis la préhistoire.


1. La pierre

Parmilieu est situé sur la pointe nord du plateau calcaire de l’Isle-Crémieu. Sur toute son étendue, ce village offre une grande pluralité de paysages : des espaces boisés du Serverin au nord aux exploitations agricoles au sud-est.
C’est de ce gisement calcaire qu’on extrait la pierre de Parmilieu appelée « pierre » ou « choin » de Villebois. Reconnue pour sa résistance et sa facilité à être polie, ses qualités intrinsèques en font tout naturellement un matériau de prédilection pour les constructeurs y compris de nos jours et à l’international ! On la retrouve ainsi au sein d’édifices ou d’infrastructures prestigieux tels que l’entrée du tunnel de la Croix-Rousse, les quais de Lyon, le hall de la bourse de Wall Street à New-York et le Stade de France !

Jusqu’en 1830, l’activité principale de Parmilieu reste l’agriculture comme c’est le cas pour la majorité des villages en France.
C’est néanmoins à partir de cette année charnière que l’on va recenser les premières demandes d’ouverture de carrières. Une nouvelle ère économique s’ouvre alors pour Parmilieu avec le début de l’exploitation des carrières de pierre de taille : Allardon, Chavant, Dechanaux, Gerbod, Grivet, Guillet.

C’est à cette même époque que les maisons dites de carriers apparaissent ; ce sont des maisons simples, en pierre, construites autour d’anciennes fermes. Il n’est pas rare, en effet, qu’au sein d’une même famille les hommes occupent une activité liée aux carrières, tandis que les femmes se consacrent aux activités agricoles. Certaines maisons typiques de Parmilieu illustrent parfaitement cette double activité.

Au XXIe siècle, Parmilieu a compté jusqu’à 30 carrières de pierre calcaire jouant un rôle important dans le développement économique et démographique du village. A la fin du siècle, on note le déclin de cette activité, notamment à cause de l’arrivée du béton sur le marché.


2. Le patrimoine

– L’église Saint-Pierre de Parmilieu.
On estime que sa construction a débuté à la fin du XVIe siècle. L’église est placée sous le vocable de Saint Pierre et Saint Paul. Au début du XVIIe siècle, l’église est très pauvre et possède très peu d’objets de culte. Cette situation évoluera positivement au cours du siècle notamment grâce à la reprise des chapelles latérales rendue possible par le curé de la paroisse en 1666, Pierre Mugnier de Boulieu.
En 1801, le Concordat (traité entre la République française de Bonaparte et le Saint-Siège de Pie VII organisant les relations entre l’Etat et les religions) réduit considérablement le nombre de paroisses. Parmilieu se retrouve dès lors rattaché à la paroisse d’Amblagnieu. L’église de Parmilieu souffre de cet abandon puisque la population doit désormais se rendre à Amblagnieu ou à La Balme pour certains sacrements notamment les baptêmes.
La municipalité va donc demander en 1829, que son église soit érigée en succursale afin que l’Etat puisse en assurer la charge financière. Cette demande n’aboutira qu’en 1846 ! Durant ces années transitoires, c’est la population qui, à partir de 1831, financera l’affectation d’un prêtre à Parmilieu.
L’église reste néanmoins un édifice sous-dimensionné : selon un rapport de visite de l’évêque de 1856, un tiers de la population n’a pas accès aux offices par manque de places. Aucun agrandissement ne sera pourtant réalisé, faute de moyens financiers.
En 1869, la veuve de Joseph Allardon va honorer une promesse faite à son mari et fait un don qui va permettre l’achat d’une horloge monumentale.
En 1871, l’état de l’église est enfin jugé satisfaisant ! Elle a alors l’apparence qu’on lui connait aujourd’hui : 24 m de long pour une largeur de 5 m, selon une disposition en croix latine avec deux chapelles. Elle dispose d’un maître-autel en bois verni et doré ainsi que d’une quantité importante d’ornements sacerdotaux.
Pourtant, de nouveau, en 1901 son état va être jugé alarmant et dangereux. Après une mise en demeure de la municipalité en 1909, des travaux de sécurité vont être effectués. Il faudra néanmoins attendre la dernière grande restauration des années 1970-80 pour que l’église parvienne à l’état qu’on lui connait.

En 1976, une nouvelle cloche baptisée « Clotilde » est installée. Elle inspirera même le poète G. Clopeau :
« Ame de bronze du clocher
Qui nous appelle à la prière
Dans l’accueillante nef de pierre,
Aux sons de tes proches voisines
Porcieu, Charette, Montalieu,
Mêle la voix de Parmilieu
Par-dessus combes et collines. »


– Le domaine du Serverin entouré par la forêt éponyme : après avoir été une fabrique de traverses de chemin de fer et une magnanerie avec les familles Tabard puis Thomann, le domaine sera transformé en un centre d’accueil pour colonies de vacances entre 1895 et 1913. En 1920, il deviendra la propriété de la ville de Lyon qui l’utilisera pour scolariser des enfants en classes spécialisées.


Le patrimoine vernaculaire :

Le paysage agricole de la région est marqué par :
– Les chapits : ces abris pastoraux, composés de trois pierres verticales surmontées d’une quatrième en toit, permettaient aux bergères et ouvriers agricoles de se protéger des intempéries.
– Les bigues : utilisées comme piquets de vigne, ces solides structures taillées dans la pierre locale sont les témoins d’une période révolue de culture viticole.
– Le réseau bocager : formé de prés clos par des haies et des murets de pierres sèches, ce paysage est typique de Parmilieu. Il est complété par les pierres plantes aussi appelés palis. Ces larges pierres plantées dans le sol servaient à délimiter les propriétés (1/3 de la pierre est cachée dans la terre).
– Les marinières ou confonds : énormes monceaux de pierre qui sont les pierres de moins bonne qualité qui ne sont pas utilisées par les industries et constituent les déchets de la carrière.

– La magnanerie de Pressieu : cette ancienne ferme, témoigne de l’histoire de la sériciculture locale (l’élevage du ver à soie) et offre un aperçu de cette activité très répandue au XIXe siècle. Souvent effectuée par les femmes, elle permettait un complément de salaire appréciable aux familles des « Pierreux ».
Outre la magnanerie, de nombreux greniers étaient réservé à l’élevage du vers de soie dont les cocons étaient ensuite envoyés aux tisseurs de soie à Lyon.

– Le village compte aussi 3 fours banaux, 3 lavoirs dont le lavoir de Senin taillé à même la roche, ainsi qu’un puit et des croix de missions.



2. Littérature

Parmilieu peut s’enorgueillir à juste titre du fait que des écrivains de renom y ont séjourné : Paul Claudel, Alphonse Lamartine, Prosper Mérimée…
Parmi eux, l’illustre Louis Aragon (1897-1982) dont le poème Le conscrit des cent villages, évoque Parmilieu. Cette œuvre écrite clandestinement en 1943, en pleine période d’Occupation allemande, parait tout d’abord dans la revue résistante Messages, avant d’être incluse au recueil La Diane française. A travers ce poème, Aragon s’adresse à tous les conscrits qui traversent les campagnes et les villages de France pour entrer dans la Résistance au nombre duquel se trouve Parmilieu !

[J’emmène avec moi pour bagage
Cent villages sans lieu sinon
L’ancienne antienne de leurs noms
L’odorante fleur du langage
Une romance à ma façon
Amour de mon pays mémoire
Un collier sans fin ni fermoir
Le miracle d’une chanson
Un peu de terre brune et blonde
Sur le trou noir de mon chagrin
J’emmène avec moi le refrain
De cent noms dits par tout le monde
Adieu, Forléans, Marimbault,
Vollore-Ville Volnérange
Avize Avoine Vallerange
Ainval – Septoutre Mongibaud
Fains-La-Folie Aumur Andance
Guillaume – Peyrouse Escarmin
Dancevoir Parmilieu Parmain
Linthes – Pleurs Caresse Abondance]

On note aussi l’écrivain Henri Béraud, enfant de Parmilieu dont certains personnages de roman sont intimement liés au passé carrier de Parmilieu. Frédéric Dard, dans ses romans C’est mort et ça ne sait pas et Fleur de nave vinaigrette, évoque aussi les carrières de Parmilieu et de Montalieu-Vercieu.

4. Randonnée :
“Au pays de la pierre, tour de Parmilieu par le sentier des Bigues” (6,2km – 1h45 – 80m d+) : cette randonnée où la pierre est omniprésente, vous permettra d’en savoir plus et d’entrer sur ce bassin carrier.
(Rando fiche en vente à 1€ dans les bureaux de l’Office de Tourisme des Balcons du Dauphiné).
Nous parlons : Français

Thèmes

  • Patrimoine historique
  • Patrimoine religieux
  • Ville / Village
  • Lavoir
  • Four à pain
  • Puits
  • Chapelle
  • Eglise

Visite

Prestations visite individuelle

  • Visites individuelles libres en permanence

Ouverture

Horaires d'ouverture du 01 janvier au 31 décembre 2024
LundiOuvert
MardiOuvert
MercrediOuvert
JeudiOuvert
VendrediOuvert
SamediOuvert
DimancheOuvert

Tarifs

Accès libre.
Gratuit

Offres liées

Sur place…

Adresse

38390 Parmilieu
Comment m’y rendre ?

Ce contenu vous a été utile ?